Polaroïd (Claire) - L'Instant

04/02/2021

Polaroïd (Claire) - L'Instant

Retour sur la fin de la composition de L'instant

L’INSTANT

    J’étais chez Orell une de ces après-midis citadines comme il y en eut beaucoup; une de celles où le bordel ambiant de l’appartement d’Orell était le meilleur refuge contre la grisaille. Et je n’étais pas la seule à le penser, puisque à peine 1 heure après mon arrivée je reconnu déjà le tintement familier d’une main amie qui toquait au carreau; et dans la minute qui suivit, la tignasse de Colas entrait dans l’appartement suivie de près par son sac d’ordinateur plein de trois 8.6 fraîches. 
    Ça tombait bien, Orell arrivait sur la fin de la composition de L’instant, Colas allait pouvoir l’aider pour l’arrangement. Et me voilà partie à me remplir les yeux et à me vider le crâne sur la mélodie lancinante d’Orell tombant sous les longs doigts de Colas. 

     - Allons mettre des images sur cet air ! clama Orell dans un saut, bondissant hors de l’appartement, sa longue fourrure sur le dos.
Le temps de me jeter sur ma caméra, et nous voilà partis en quête d’un canyon californien au milieu d’un centre-ville en plein mois de janvier.

    Et comme toujours tout s’aligna; nous avons trouvé notre Amérique au sommet de la combe la plus proche; et le soleil, soit qu’il soit mélomane soit qu’Orell ait passé un marché avec lui, était là aussi, nous offrant une après-midi estivale en plein hiver.

Claire

 

                  Colas, au sommet de la combe à la serpent

  Au soleil d'été, janvier 2020                                             Colas, au sommet de la combe à la serpent, janvier 2020